La soif
Assia Djebar [Djebar, Assia]« La soif », un roman, dur, grave, fulgurant, tragique jusqu’à son aboutissement. A-t-on conscience à vingt ans que la vie sera souvent un gâchis. A-t-on conscience du gâchis pour l’autre ? l’autre peut-il devenir l’évidence même de cette triste réalité partagée par tous avec raison et moralité pour cerner le doute et l’étouffer. Car lorsqu’on évite du regard l’autre, la vie suit son cours paisiblement même si c’est triste.
Et puis il y a celles et ceux qui se refusent à ce destin groupal ; pourquoi finalement se risquent-ils ? Pourquoi Nadia l’héroïne du roman, se met en marge de tous pour devenir la conscience du groupe ou leur mauvaise conscience. Elle est coupable, ceux qui disent l’aimer n’hésitent pas à l’accuser, alors elle se dit aussi coupable. Mais coupable de quoi ? Coupable car différente ?